Le Livre de Poche, LITTÉRATURE FRANÇAISE, Témoignage

Le Consentement de Vanessa SPRINGORA

En ce début de semaine, je vous présente un témoignage révoltant et bouleversant que j’ai littéralement dévoré. Le Consentement de Vanessa SPRINGORA.

Un mot sur l’auteure

Vanessa SPRINGORA, née 16 mars 1972, est une auteure, éditrice et réalisatrice française. Diplômée d’un DEA de lettres modernes à l’université de Paris-Sorbonne, elle est directrice des Editions Julliard depuis le 1er décembre 2019. Vanessa SPRINGORA a débuté sa carrière en 2003 en tant que réalisatrice-auteure pour l’Institut national de l’audiovisuel, avant de rejoindre les éditions Julliard comme assistante d’édition en 2006. Editrice au sein de cette prestigieuse maison depuis 2010, elle accompagne l’ensemble des auteurs Julliard dans le suivi éditorial de leurs textes et est en charge de découvrir de nouveaux auteurs. En parallèle, pour les éditions Robert Laffont, elle coordonne depuis 2010 la collection « Nouvelles Mythologies » dirigée par Mazarine PINGEOT et Sophie NORDMAN.


Vanessa SPRINGORA raconte sa relation dans les années 80 avec l’écrivain Gabriel MATZNEFF, connu pour avoir fait régulièrement l’apologie chez Gallimard. Lors de leur  première rencontre, V. elle a treize ans et lui en a cinquante. Le Consentement aurait pu s’intituler l’Emprise. On y retrouve une victime, un coupable et des complices.

Dans ce récit, Vanessa revient sur son enfance dont la séparation de ses parents, l’absence d’un père caractériel. Elle vit seule avec sa mère qui travaille dans une maison d’edition. G. lui semble intouchable. V. nous raconte comment est elle tombée sous le charme de G. Elle nous dévoile ses premiers rapports…

« Une sodomie a ses règles se prépare avec application religieuse. G. me retourne sur le matelas, se met à lécher la moindre parcelle de mon corps, de haut en bas : nuque, épaules, dos, reins, fesses. Quelque chose comme ma présence au monde s’efface. Et tandis que sa langue vorace s’insinue en moi, mon esprit s’envole. Voilà comment je perds une première partie de ma virginité, Comme un petit garçon, me glisse-t-il dans un murmure. ». Page 55

  • Comment trouver normal qu’une jeune fille de quatorze ans vive à l’hôtel avec un homme de cinquante ans ? Elle déserte le lycée et cela ne choque personne ?
  • Cet homme se vante dans ses écrits, dans ses livres de coucher avec des jeunes garçons de onze ans lors de ces expéditions à Manille. Un auteur pédophile mais quand même invité sur les plateaux tv. G. n’est qu’un pervers narcissique et un prédateur sexuel.
  • La littérature excuse-t-elle tout ?

Au fur et à mesure du temps, elle découvre sa vraie facette. Elle le surprend dans la rue avec une autre. Un mensonge de plus ! Il devait être en Belgique. Vanessa décide de le quitter mais malheureusement l’histoire n’en reste pas là. Il ne la lâche pas, il la poursuit et dans tous les sens du termes. Quant à elle, elle sombre et touche à la drogue, ne va plus au lycée et multiplie les relations amoureuses.

Si j’ai voulu lire ce livre c’était avant tout pour comprendre des gens aussi brillants ont pu signer des pétitions pour demander la légalisation des relations sexuelles entre adultes et adolescents (ou grands enfants).

Ce récit autobiographique est bien écrit, bien construit. Elle décrit son histoire avec beaucoup de précision, elle vide son sac mais sans haine et balance sa vérité. Elle décrit ses douleurs les plus profondes. Son témoignage est bouleversant et courageux. Sa plume est sobre et percutante. Ce récit est magistral sur le sujet de la manipulation et sur le Consentement.

Apres un long travail psychanalytique, elle ferme une période de sa vie qui lui laissera un goût amer toute sa vie et qui lui laissera une empreinte à tout jamais.

Selon moi, elle a accompli sa mission « En prenant le chasseur à son propre piège et en l’enfermant dans un livre ».

Cette lecture est difficile, révoltante et touchante. Bravo à Vanessa qui reprend le contrôle de sa vie et de son histoire avec brio.

Une lecture déchirante mais à la fois nécessaire.

  • Chez les éditions Le Livre de Poche
  • 216 pages

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